La Belgique confirme que les coffres de butin sont bien des jeux de hasard

JudgeHype | 26/04/2018 à 13h15 - 48

En novembre dernier, je vous parlais d'une étude, menée par la Belgique, dont l'objectif était de déterminer si les coffres de butin doivent ou non être considérés comme des jeux de hasard. Et bien ça y est, le couperet est tombé et c'est maintenant officiel, les loots boxes sont des jeux de hasard pour la Commission chargée de réguler ces derniers dans le plat pays qui est le mien.

Si les loots boxes existent depuis plusieurs années, le ciel s'est seulement assombri depuis la sortie de Star Wars Battlefront II. La société Electronic Arts s'est en effet montrée un peu trop gourmande et a provoqué un véritable tollé chez les joueurs, qui se sentaient obligés de dépenser de l'argent pour un titre qui leur a déjà coûté entre 50 et 70€.

Cette histoire a mis la puce à l'oreille de plusieurs pays, qui décidèrent d'analyser la situation non seulement pour Star Wars Battlefront II, mais également pour d'autres jeux à succès, à savoir Fifa 18, Counter-Strike : Global Offensive et Overwatch. 

La Commission belge des jeux de hasard sait pertinemment bien que la pratique ne se limite pas à ces titres, et demande à ce que tous les acteurs concernés, autant les développeurs que les éditeurs et les partenaires commerciaux (Disney, FIFA), prennent conscience des problèmes engendrés par les coffres de butin. La Commission estime en effet qu'aucune mesure de protection n'est mise en place pour les personnes vulnérables et les enfants.

Selon elle, et même si on ne gagne pas d'argent, il peut se développer une certaine addiction chez les joueurs. Elle souhaite donc que ces derniers soient mieux protégés. La Commission ajoute que si aucune adaptation n'est effectuée, il se pourrait qu'elle engage une action pénale, ce qui sous-entend des amendes pouvant aller jusqu'à 1,6 millions d'euros, voire des peines de prison. Le ministre de la Justice, Koen Geens, souhaite pour sa part entamer des discussions avec les différents intervenants. Du côté des éditeurs, on essaie bien évidemment ne pas faire de vagues, les loot boxes générant un chiffre d'affaires conséquent.

Notez que la Belgique n'est pas le seul pays à s'intéresser au sujet. Cependant, elle fait partie des rares qui les traitent aussi durement. En dehors des Pays-Bas qui considèrent que les loot boxes violent la loi néerlandaise, la majorité des autres pays estiment, du moins pour l'instant, qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Aux États-Unis par exemple, seule l'ERSB, l'organisme de classification des jeux vidéo, prévoit la création d'un nouveau label afin d'indiquer sur la boîte que le jeu contient du contenu payant. Ailleurs, comme en France, on est plutôt attentiste et si les organismes suivent sans doute la situation, il n'y a officiellement pas encore de débat ouvert sur la question.

Les choses évoluent donc petit à petit, et même si tous les coffres de butin ne sont pas à loger à la même enseigne, nul doute que le secteur vidéoludique prépare déjà une riposte. Elle l'a même déjà trouvée. En Chine par exemple, Blizzard ne vend aucun coffre directement. Les joueurs achètent en effet une monnaie en jeu contre de l'argent réel... et reçoivent au passage les précieux coffres. Cela permet notamment de contourner la loi chinoise qui oblige les sociétés à préciser le taux de loot des loot boxes.

Pour Overwatch par exemple, Blizzard avait dû confirmer qu'un objet rare se trouvait dans chaque coffre. Pour obtenir un objet épique, il fallait ouvrir en moyenne 5,5 coffres, tandis que pour un objet légendaire, il fallait se procurer en moyenne 13,5 coffres.

48 commentaires - [Poster un commentaire]


Chargement des commentaires...

Poster un commentaire

Vous devez vous identifier pour poster un commentaire.
Nombre de visites sur l'accueil depuis la création du site Overwatch : 13.067.959 visites.
© Copyright 1998-2024 JudgeHype SRL. Reproduction totale ou partielle interdite sans l'autorisation de l'auteur. Politique de confidentialité.